Le projet est présenté sous forme de triptyque vidéo (images et durée des images aléatoires). La série comporte aujourd'hui 1000 images / Work in progress. Le projet est soutenu par le Centre Photographique Marseille, Résidence Pythéas (DRAC Paca, Ministère de la culture).

Dans un temps où je ne peux échapper impuissant au spectacle d’une société qui se fragmente, où la Terre souffre, où la sensation que la frontière entre le réel et la fiction se réduit, la cupidité et l’absurdité de notre monde contemporain me renvoient inexorablement au paradoxe entre la futilité de notre propre existence et sa puissance mystique. Parfois ces pensées s’imposent : la sensation que tout ce qui me semble extrêmement fiable et tangible n’est que leurre. Alors pour résister je numérise notre monde comme je numérise mon passé. C’est un testament visuel. Dans une vaste constellation d’images je dresse une cartographie qui convoque l’organique, les artéfacts, les datas, les sciences, la société du spectacle, l’histoire de l’art, les mythes, etc. Je fabrique un large corpus d’images où leurs représentations convoquent notre mémoire individuelle (images intérieures) pour interroger la mémoire collective (images extérieures) afin qu’un jour mes descendants devant elles éprouvent le passé et à leurs tours s’interrogent : il y a-t-il une preuve sensible de l’existence de ce que nous nommons la vie ?

The project is presented in the form of a video triptych (images and duration of random images). The series now includes 1000 images / Work in progress. The project is supported by le Centre Photographique Marseille, Résidence Pythéas (DRAC Paca, Ministère de la culture).

At a time when I cannot helplessly escape the spectacle of a society that is fragmenting, where the Earth is suffering, where the feeling that the border between reality and fiction is shrinking, the greed and absurdity of our contemporary world inexorably refer to the paradox between the futility of our own existence and its mystical power. Sometimes these thoughts impose themselves: the feeling that everything that seems extremely reliable and tangible to me is only a decoy. So to resist I digitize our world as I digitize my past. It is a visual testament. In a vast constellation of images, I draw up a cartography that summons the organic, artefacts, data, science, the society of the spectacle, art history, myths, etc. I produce a large corpus of images where their representations summon our individual memory (inner images) to question collective memory (outer images) so that one day my descendants in front of them experience the past and in turn question themselves: there is has there any sensible proof of the existence of what we call life?