Nemo dat quod non habet / 2019 – 2020
Tailles et supports variables, 17 œuvres. Travail réalisé en binôme avec Julien Lombardi dans le cadre de la commande du CNAP : "Flux, une société en mouvement"
En novembre 2017, à l’Université de Ouagadougou, Emmanuel Macron déclarait vouloir : « un retour du patrimoine africain en Afrique ». Un rapport, de nombreux débats et de vives réactions s’en sont suivis. Nous nous sommes demandés comment représenter les flux qui jalonnent l’histoire de ces objets, évoquer leurs devenirs ? Comment représenter le rapport de l’occident à sa mémoire coloniale ? Comment exprimer les stigmates des êtres et des cultures qui ont subies ces pillages ? Pour expérimenter cette situation, lui redonner une échelle, nous avons choisi d’acquérir par les voies légales du marché un fétiche. De l’appropriation à la restitution, nous l’avons exposé pendant une année à un cycle d’opérations qui structurent la diaspora de ces objets. L’ensemble des gestes que nous avons entrepris nous a laissé un goût amer. La sensation que reconstituer le parcours de ce fétiche - rejouer les actes qu’il a subi pour devenir œuvre de musée - est une dépossession de sa raison d’être. Après l’avoir - pour un temps - affranchi du marché de l’art, l’avoir explorer sous toutes ses coutures, la responsabilité qui nous incombe pose une nouvelle question : à présent, que faire de cet objet ?
Variable sizes and supports, 17 art works. Project realized with Julien Lombardi for the Centre national des arts plastiques (Cnap) to national photographic order “Flux, une société en mouvement”
On November 2017, at the University of Ouagadougou, Emmanuel Macron declared that he wanted: "a return of African patrimony to Africa". There were a report, many debates and strong reactions. We asked ourselves how to represent the flows that mark the history of these objects, to evoke their future? How to represent the West's relationship to its colonial memory? How to express the stigmata of the people and cultures that suffered from these pillaging? To experience this situation, to give it back a scale, we chose to acquire a fetish through an belgium gallery. From appropriation to restitution, we exposed the statue for a year to a cycle of operations that structure the diaspora of these objects. All the actions we took left us with a bitter taste. The feeling that reconstructing the journey of this fetish – replaying the acts it underwent to become a museum’s art work – is a dispossession of its purpose. After having freed it from the art market, having explored it from all angles, us responsibility is to ask a new question: what to do nowadays with this object?